Cette semaine, nous avons eu la joie de vivre un bel évènement d’Église: l’élection d’un nouveau pape. Nous le savons tous, c’est le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio qui a été élu. Il a pris pour nom: François.
Dés son apparition au balcon, chacun a cherché à savoir qui est cet homme au premier abord simple et souriant… Et depuis les commentaires vont bon train, certains cherchant même à salir cet homme de Dieu. Il est toujours plus facile de voir la paille dans l’oeil du voisin que de voir la poutre dans son propre oeil! Succomber à ces tentatives de calomnies, c’est faire le jeu du démon, qui n’a d’autre but que la division.
Aussi, il est important de regarder, redécouvrir qu’elle est la mission du pape. Sa mission n’est pas d’être conservateur ou progressiste. Si nous attendons cela du pape, alors nous sommes dans l’erreur. La mission du pape est toute autre.
Dans les oraisons des différentes messes pour le pape, nous pouvons lire qu’il est appelé à être:
- un homme qui ait l’Esprit de l’Évangile et nous guide selon la volonté de Dieu.
- le roc où s’appuiera le peuple de Dieu, le roc inébranlable capable de confirmer le peuple de Dieu dans la foi et de le garder dans une même communion.
- la source où les enfants de Dieu s’imprégneront de l’Évangile.
- le serviteur par la parole et par l’exemple de ceux qui lui sont confiés.
Tout cela, il le fait avec toute son humanité, avec toute sa personnalité, secouru par la grâce de son ministère. Il est lui aussi un homme qui vit une rencontre et un chemin de conversion avec le Christ. C’est pour cela que nous avons un devoir absolu de prier pour lui chaque jour que Dieu fait: afin que sa foi ne défaille pas et qu’il puisse nous affermir dans cette même foi. Qu’il nous aide, nous aussi, à vivre notre chemin de conversion.
Dès ses premiers mots, au soir de son élection, le pape François, en s’adressant au peuple de Rome nous invite à prendre ce chemin: «un chemin de fraternité, d’amour, de confiance entre nous.» (Bénédiction Ubi et Orbi)
Comme ses prédécesseurs l’ont fait, le pape François nous encourage à continuer le mouvement dynamique de la foi en Christ. Dans ce mouvement, il nous invite à marcher, édifier et confesser.
«Notre vie est une marche» nous dit-il, «et quand nous nous arrêtons, cela ne va plus.» Le pape François, nous encourage à «marcher toujours, en présence du Seigneur, à la lumière du Seigneur.» (Homélie de la messe avec les cardinaux) Dans le mouvement de cette marche, nous devons confesser Jésus Christ. Il faut donc édifier notre vie sur le Christ. Il doit être le roc que lequel nous construisons afin que notre vie ne soit pas un château de sable qui s’écroule à la première occasion. Dans cette marche, qui n’est pas tous les jours facile, nous avons un bâton sur lequel nous appuyer et qu’il faut prendre à pleine main: la Croix du Christ. Vouloir se passer de la Croix pour marcher, édifier ou confesser le Christ, c’est ne pas être disciple du Christ.
Frères et soeurs, alors que nous avons une attente immense vis à vis du Saint Père pour qu’il nous affermisse dans la foi, soyons prêt à nous mettre en mouvement! Parfois nous aimerions que le pape fasse ceci ou cela, permette telle chose ou telle autre, et il ne le fait pas… Mais n’oublions jamais que l’Église n’est pas que le peuple picard, que le peuple français, que le peuple européen. L’Église est composée de tous les peuples de la terre, et ce pape venu du Nouveau Monde nous le rappelle. Ainsi c’est de toute l’Église que j’ai à recevoir la foi, le témoignage du Christ.
Confiance! «C’est le Christ qui guide l’Église par son Esprit. L’Esprit-Saint est l’âme de l’Église avec sa force vivifiante et unifiante: d’une multitude il fait un seul corps, le Corps mystique du Christ.» (Audience du Pape François aux Cardinaux)
Pour conclure, accueillons cet encouragement du Saint Père: «Ne cédons jamais au pessimisme, à cette amertume que le diable nous offre chaque jour; ne cédons pas au pessimisme et au découragement: nous avons la ferme certitude que l’Esprit Saint donne à l’Église, par son souffle puissant, le courage de persévérer et aussi de chercher de nouvelles méthodes d’évangélisation, pour porter l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ac 1, 8). La vérité chrétienne est attirante et persuasive parce qu’elle répond au besoin profond de l’existence humaine, annonçant de manière convaincante que le Christ est l’unique Sauveur de tout l’homme et de tous les hommes. Cette annonce reste valable aujourd’hui comme elle le fut au début du christianisme, quant s’opéra la première grande expansion missionnaire de l’Évangile.» (Ibid.)
Et toujours en s’adressant aux Cardinaux, il dit ceci: «La moitié d’entre nous avons un âge avancé : la vieillesse est – j’aime le dire ainsi – le siège de la sagesse de la vie. Les vieillards ont la sagesse d’avoir cheminé dans la vie, comme le vieillard Siméon, la vieille Anne au Temple. Et justement cette sagesse leur a fait reconnaître Jésus. Donnons cette sagesse aux jeunes: comme le bon vin, qui avec les années devient meilleur, donnons aux jeunes la sagesse de la vie. Il me vient à l’esprit ce qu’un poète allemand disait de la vieillesse : « Es ist ruhig, das Alter, und fromm »: c’est le temps de la tranquillité et de la prière. Et aussi de donner aux jeunes cette sagesse.» (Ibid.)
Oui, frères et soeurs, puissions-nous accueillir ces paroles comme un encouragement pour notre communauté paroissiale à retrouver la fraicheur de la rencontre avec le Christ; et à être chacun et tous ensemble un beau visage du Christ Ressuscité. Amen.
Homélie pour le 5ème dimanche de Carême – Année C