La Parole de Dieu de ce dimanche nous place devant un thème un peu déroutant : la fin des temps. Dans l’évangile, Jésus nous parle de catastrophes, de guerres, de persécutions. Un discours qui peut nous impressionner ou même nous inquiéter. Mais Jésus ne veut pas nous effrayer. Il veut nous réveiller, nous recentrer et surtout nous encourager !

L’évangile commence par une scène assez banale : les disciples sont émerveillés par la beauté du temple. Jésus, lui, rappelle que tout cela est fragile. Rien de ce qui est purement humain n’est définitif : nos sécurités matérielles, nos organisations, nos projets. Tout cela peut vaciller. Ce qui demeure, c’est la fidélité de Dieu et c’est là que doit reposer notre espérance.

Nous aussi, nous vivons dans un monde instable : incertitudes économiques, guerres en Europe ou au Moyen-Orient, crises sociales, inquiétudes climatiques… Nous pouvons avoir l’impression que tout s’écroule. 

Jésus ne nous promet pas une vie sans épreuves. Il dit même le contraire : « on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera… on vous fera comparaître… » (Luc 21,12) Mais il ajoute : « Je vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. » (Luc 21,15) et même « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. » (Luc 21,18)

Autrement dit, Dieu ne nous abandonne pas. Il ne nous évite pas toute difficulté, mais il traverse la difficulté avec nous. Et c’est cela l’espérance chrétienne : ce n’est pas rêver que tout ira bien, mais croire que Dieu ne nous lâche pas, même dans la tempête.

Cela nous amène au cœur de l’évangile de ce jour : « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » (Luc 21,19) La persévérance n’est pas la résignation ; c’est la force tranquille de celui qui sait qu’il n’est pas seul. C’est continuer à aimer quand l’amour est éprouvé. C’est tenir dans la prière quand elle semble sèche. C’est tenir nos engagements dans une fidélité quotidienne sans nous laisser prendre par le tourbillon d’une agitation stérile, sans résignation.

C’est dans ce contexte d’espérance active que nous célébrons aujourd’hui la 9ème journée mondiale des pauvres. Dans son message pour cette journée, le pape Léon XIV nous fait entendre le cri du psalmiste : « Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance. » (Psaume 71,5) Ces paroles jaillissent d’un cœur accablé par de graves difficultés, et pourtant son âme reste ouverte et confiante.

Dans son message, le pape nous rappelle que « le pauvre peut devenir témoin d’une espérance forte et fiable, justement parce qu’il la professe dans des conditions de vie précaires, faites de privations, de fragilité et d’exclusion. » Si nous avons le devoir de lui porter secours, nous devons aussi le regarder comme un maître de l’espérance. Il est à regarder alors non comme un problème mais comme un maître spirituel ! Chaque pauvre nous invite à toucher du doigt la vérité de l’Évangile.

Aussi, en ce dimanche, laissons-nous rejoindre par la Parole de Dieu et le message du pape. Et posons-nous trois questions : comment être une Église qui écoute, accueille, et soulage ? Comment laisser les plus fragiles nous évangéliser ? Quel geste concret puis-je poser cette semaine : visite, écoute, don, soutien, visite au local du Secours Catholique ?

Au cœur de cette année jubilaire qui fait de nous des « pèlerins d’espérance », la liturgie de ce jour, nous met dans la dynamique de l’espérance. Et ces mots du pape Léon XIV nous mettent dans cette dynamique : « L’espérance chrétienne à laquelle renvoie la Parole de Dieu est une certitude sur le chemin de la vie, car elle ne dépend pas de la force humaine, mais de la promesse de Dieu qui est toujours fidèle. C’est pourquoi, depuis les origines, les chrétiens ont voulu identifier l’espérance au symbole de l’ancre, qui offre stabilité et sécurité. L’espérance chrétienne est comme une ancre qui fixe notre cœur sur la promesse du Seigneur Jésus qui nous a sauvés par sa mort et sa résurrection et qui reviendra parmi nous. Cette espérance continue à indiquer comme véritable horizon de la vie les « cieux nouveaux » et la « terre nouvelle » (2 P 3, 13), où l’existence de toutes les créatures trouvera son sens authentique, car notre véritable patrie est dans les cieux (cf. Ph 3, 20). » (Message pour la 9ème journée mondiale des pauvres). Amen.


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A propos de moi

Prêtre du diocèse d’Amiens, je suis actuellement curé des paroisses Sainte Colette des Trois Vallées (Corbie) et Saint Martin de l’Hallue (Querrieu)