La proclamation de l’évangile de ce jour nous invite à méditer un passage de la longue prière sacerdotale de Jésus. Nous sommes entre la Cène et la Passion. Jésus prie pour les Apôtres, il prie pour ceux qui ont fait le choix du Christ. Dans sa prière, Jésus demande au Père de garder ses disciples dans l’unité et de les préserver du mauvais. Nous pouvons entendre là, la phrase du Notre Père : «délivre-nous du mal. » C’est-à-dire délivre les du malin, de celui qui oblige à prendre un autre chemin…
Dans sa prière, Jésus demande au Père que les disciples aient la force de toujours choisir le bon chemin, le droit chemin. En laissant résonner en nous cette prière, nous ne pouvons que réentendre Jésus, au chapitre 14 de l’évangile de Jean, dire à Thomas : « Je suis le chemin… »
Choisir le chemin, donc choisir le Christ, c’est comme lui être uni au Père. Jésus nous a montré l’importance d’être uni au Père. Cette union au Père, passe obligatoirement par une union au Christ. Rappelez-vous l’évangile du cep de vigne et des sarments que nous avons proclamé pendant le Temps Pascal.
Cette unité des disciples avec le Père, avec le Fils et entre eux passe par l’amour mutuel que nous avons les uns pour les autres, comme le dit saint Jean dans sa première lettre que nous avons entendu en seconde lecture. Cette unité passe aussi par l’accueil de la Parole, et en prenant conscience que Jésus nous a consacré par la vérité. Nous pourrions dire comme Pilate : « qu’est-ce que la vérité ? »
Si nous répondons à cette question par la définition du langage courant, est appelée vraie une pensée, une parole conforme au réel, à la réalité elle-même. Dans le langage biblique, la notion de vérité est différente. Elle est fondée sur une expérience religieuse : celle de la rencontre avec Dieu. Ainsi, dans l’Ancien Testament, la vérité est en premier la fidélité à l’Alliance. Dans le Nouveau Testament, elle devient la plénitude de la révélation centrée sur le Christ. La vérité, au sens chrétien, est tout simplement la vérité de l’Evangile, la parole révélatrice du Père, présente en Jésus-Christ et éclairée par l’Esprit Saint. Il nous faut l’accueillir dans la foi, pour qu’elle transforme nos existences. Si Jésus est le chemin, il est aussi la Vérité !
La consécration que fait Jésus de ses disciples à la Vérité engage la totalité de notre être et de notre agir humain. Jésus nous fait entrer dans la sainteté même de Dieu. Jésus nous ouvre la voix de cette consécration, en se consacrant lui-même. En donnant librement sa vie pour nous, Jésus consacre sa vie !
Consacrer une personne, un objet, un bien n’est rien d’autre que de le vouer au service de Dieu. Dans la liturgie de la messe, la consécration est la prière du prêtre redisant les paroles du Christ à la Cène sur le pain et le vin qui deviennent alors, par l’action de l’Esprit Saint, le corps et le sang du Christ.
Nous pouvons donc comprendre pourquoi, étant dans le monde, le Chrétien n’est pas du monde. Le chrétien n’appartient pas au monde, il appartient à Dieu !
Depuis notre baptême, unis au Christ, configuré au Christ, nous sommes sur le chemin de la sanctification. Nous participons à cette offrande sacrificielle de Jésus, la Vérité venue en ce monde, la porte du Salut, la plénitude de la Vie. Jésus est le chemin, la Vérité et la Vie.
Uni au Christ, consacré par la Vérité, notre vie ne peut être qu’Eucharistie. Notre communauté ne peut être qu’Eucharistie. Notre vie, notre communauté trouve-t-elle la source de sa vie dans l’Eucharistie ? Notre vie, notre communauté a-t-elle pour fin l’Eucharistie ? Notre vie, notre communauté est-elle Eucharistie ? C’est-à-dire que toute vie authentiquement chrétienne est Parole de Dieu proclamée, et vie offerte, vie donnée en sacrifice et en action de grâce… pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde.
évidemment, le subtil jeu de mot de l’Abbé de Somme a attiré mon regard.
Bonne journée à toi, dans l’attente de l’Esprit Saint.