Homélie du 25ème dimanche ordinaire – année B

En ce dimanche, où nous avons la grande joie d’accueillir les baptisés de l’année, il me faut le reconnaître : si j’avais eu à choisir les textes de la Parole de Dieu pour ce dimanche, mon premier choix n’aurait pas été pour ceux que nous avons entendu ! Mais la Parole de Dieu proclamée à chaque Eucharistie se reçoit de notre Sainte Mère l’Église, qui proclame une seule et même Parole à travers le monde en ce jour. C’est déjà là, une façon de vivre l’unité de l’Église !

Malgré la difficulté des textes de ce dimanche, ceux-ci nous interrogent sur notre façon de vivre notre baptême et donc notre appartenance au Christ.

Le livre de la Sagesse, dont un extrait a été proclamé en première lecture (Sg 2,12.17-20), est le dernier écrit de l’Ancien Testament, entre 30 et 50 ans avant la naissance du Christ. Il a été écrit en Égypte où se trouvait une importante communauté juive. Cette communauté jouissait d’une totale liberté religieuse avec des lieux de prière, la possibilité de pratiquer et de transmettre leur religion à leurs enfants. Bien immergés au milieu de la population grecque d’Alexandrie, la question de l’intégration se posait fortement. Faut-il abandonner toutes les pratiques religieuses ou se décider à rester fidèle en tout point à Dieu ?

L’auteur du texte de ce jour est un croyant qui assiste à l’érosion de la communauté juive et qui encourage ses frères à rester fidèles. La fidélité est difficile car la loi juive est exigeante, mais aussi parce que la fidélité à cette loi met en opposition avec ceux qui font autrement et qui voient dans le croyant un donneur de leçons. Même la confiance que le croyant mettra en Dieu lui sera reprochée ! Voilà une question d’actualité pour les chrétiens d’aujourd’hui…

Pour compléter le tableau de la première lecture, voilà que l’extrait de la lettre de saint Jacques en remet une couche ! L’apôtre nous présente deux voies différentes, deux choix de vie : la jalousie, la rivalité, les conflits et les guerres, et de l’autre côté la paix, la tolérance, la compréhension et la miséricorde. Le premier choix de vie nous vient du paganisme, le deuxième nous vient de Dieu. En s’adressant, dans toute son épître à de nouveaux baptisés, saint Jacques vient ici leur présenter la façon de vivre le bonheur à la manière chrétienne. N’est-ce pas ce bonheur que nous souhaitons pour les enfants quand nous les présentons au baptême ?

Vivre le bonheur à la manière chrétienne n’est pas chose facile. Nous en avons pour preuve la discussion des Apôtres dans l’Évangile qui cherchent à savoir qui est le plus grand. Jésus ne semble pas s’en étonner. Il va même leur donner le moyen d’être le plus grand : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » (Mc 9,35). Jésus lui-même nous montre l’exemple dans le geste du lavement des pieds qu’il fait au soir de son dernier repas. Jésus nous montre l’exemple en acceptant de donner sa vie par amour pour nous. Au regard des 2000 ans de l’Église, il est plus facile de comprendre les mots de Jésus : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » (Mc 9,31) C’est ce Mystère de la foi que nous sommes venus célébrer ce matin. Ce Mystère que nous vivons par notre baptême : nous sommes plongés dans la mort et la Résurrection du Christ.

Ce bonheur est pour nous aujourd’hui… mais il reste un combat à gagner ! Vivre en disciple du Christ, vivre en baptisé, c’est faire le choix de Jésus Christ au quotidien. Pratiquer les valeurs de l’Évangile chaque jour de notre vie : droiture, paix, tolérance, compréhension, miséricorde… Comment l’obtenir ? Saint Jacques nous le dit : par la prière. Oui, le secret du bonheur est dans la prière car Dieu seul peut donner la sagesse. Dieu seul sait ce qui est bon pour moi. Cela exige abandon et confiance en Dieu mais n’est-ce pas l’attitude d’un enfant dans ses parents ? Un enfant ne peut grandir que par la confiance qu’il a en ses parents. Puissions-nous venir le plus souvent possible nous ressourcer aux pieds du Christ pour savoir rester des enfants pleins de confiance en Dieu. Puissions-nous venir nous ressourcer le plus souvent possible dans la prière pour apprendre de Dieu notre Père comment exercer une paternité à son image et à sa ressemblance. Puissions-nous prendre conscience que notre baptême ne s’épanouit que dans une vie enracinée dans l’Esprit Saint par le don de la Confirmation, et en se nourrissant de l’Eucharistie. Que la prière d’ouverture de cette Eucharistie soit sur nos lèvres chaque jour de notre vie : « Seigneur, tu as voulu que toute la loi consiste à t’aimer et à aimer son prochain : donne-nous de garder tes commandements, et de parvenir ainsi à la vie éternelle. » Amen.


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Une réponse à « Homélie du 25ème dimanche ordinaire – année B »

  1. Le Bonheur qui est déjà le notre aujourd’hui reste toujours à conquérir chaque jour: C’est le dilemme de la vie chrétienne.

A propos de moi

Prêtre du diocèse d’Amiens, je suis actuellement curé des paroisses Sainte Colette des Trois Vallées (Corbie) et Saint Martin de l’Hallue (Querrieu)