L’Épiphanie: une quête spirituelle avec les Mages

En ce jour de l’Épiphanie, ces mots entendus dans la nuit de Noël, prennent tout leur sens : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. » (Tite 2,11) L’évangile que nous venons d’entendre nous relate l’épiphanie, c’est-à-dire la manifestation, de Jésus au monde entier. La figure des mages venus d’Orient étant une représentation du monde. C’est ainsi que cette fête est une bonne nouvelle : Jésus est venu pour tous, juifs et païens, riches et pauvres, proches et lointains.

Mais, aujourd’hui, arrêtons-nous sur la figure des mages. Décrits comme des savants ou des astrologues venus d’Orient, ils représentent bien plus que de simples voyageurs curieux. Ce sont de véritables pèlerins : pour leur recherche, ils ont pris la décision de partir, de quitter leur confort et leurs certitudes pour chercher un roi dont ils ne savent presque rien ! Cette démarche témoigne de leur soif de vérité, de leur désir de quelque chose de plus grand que ce qu’ils connaissent. Ils nous rappellent que la foi n’est pas seulement un don reçu mais qu’elle est aussi une quête, une recherche active de Dieu dans notre vie.

Le voyage des mages fut long et périlleux. Ils ont dû affronter l’inconnu, des routes difficiles, des doutes. Ils ont eu besoin de l’hospitalité des autres et de leur connaissance pour trouver la route. Ils ont dû prendre conseil. Leur persévérance est un exemple pour nous : la vie de foi n’est pas toujours facile. Elle comporte des moments d’obscurité, des hésitations, des épreuves. Mais les mages ont continué le chemin, guidés par l’étoile.

Arrivés à destination, les Mages trouvent un enfant dans une humble étable et non dans un palais royal. La simplicité du lieu ne les arrête pas : ils tombent à genoux et reconnaissent, dans l’enfant, le roi qu’ils cherchent et à qui ils offrent leurs trésors : l’or, la myrrhe et l’encens. Humblement, ils se laissent transformer par ce qu’ils découvrent même si cela dépasse leurs attentes ou leurs conceptions initiales.

La rencontre avec Jésus les transforme. Ils repartent « par un autre chemin ». (Matthieu 2,12) Ce détail n’est pas que géographique, il est aussi marqué par une symbolique forte : la rencontre avec le Christ a changé leur vie. Ils ne sont plus tout à fait les mêmes. Toute rencontre avec le Christ nous transforme.

Ainsi, à la suite des mages, nous sommes invités à accueillir cette bonne nouvelle : Dieu se révèle à tous, qui que nous soyons. Il invite chacun de nous à découvrir sa lumière, sa présence au cœur de nos vies, au cœur de notre monde. Pour cela, nous devons nous mettre en route, nous mettre en marche tels des pèlerins qui cherchent Dieu.

La foi, ai-je dit plus haut, n’est pas seulement un don reçu mais elle aussi une quête, une recherche active de Dieu. Elle commence toujours par une question, un désir profond. Suis-je prêt, comme les mages, à sortir de ma routine pour chercher Dieu ?

Cette quête n’est pas sans embuches, sans épreuves. Mais dans les moments de doute ou d’épreuve, Dieu place toujours des « étoiles » sur notre chemin pour nous guider. Ces étoiles peuvent être des personnes, des évènements, des signes… Est-ce que je sais prendre le temps de les reconnaitre ?

La rencontre des mages avec Jésus les entraine à l’humilité comme les bergers au soir de Noël. La rencontre avec Dieu exige de l’humilité. « Berger ou mage, on ne peut atteindre Dieu ici-bas qu’en s’agenouillant devant la Crèche de Bethléem et en l’adorant caché dans la faiblesse d’un enfant. » écrit le Bienheureux Marie Eugène de l’Enfant Jésus. La présence de Dieu se reconnait dans des situations simples, des personnes humbles, des évènements inattendus… La rencontre avec le Christ nous invite à lui offrir ce que nous avons, ce que nous sommes pour nous laisser habiter par son amour, sa présence en nos vies.

La rencontre avec Jésus ne nous laisse pas indifférent. Elle nous transforme. Suis-je prêt à prendre un nouveau chemin ? à vivre une conversion ? La foi authentique ne nous laisse pas inchangés. Elle nous invite à prendre un « nouveau chemin », à vivre différemment.

Cette fête de l’Épiphanie est une invitation à renouveler notre quête de Dieu, à vivre notre foi comme une aventure riche et profonde. Comme les mages, nous sommes appelés à être des chercheurs de Dieu, à le suivre avec foi et courage, à nous laisser transformer par sa lumière. Avec les mages, devenons des pèlerins de l’espérance ! Amen.


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A propos de moi

Prêtre du diocèse d’Amiens, je suis actuellement curé des paroisses Sainte Colette des Trois Vallées (Corbie) et Saint Martin de l’Hallue (Querrieu)