Qui aime les surprises ici ? Qui aime attendre quelque chose de merveilleux ? Vous savez, quand on attend quelque chose d’important – un anniversaire, Noël, ou comme vous les enfants, votre première communion – on se prépare avec soin, avec impatience. On ne reste pas les bras croisés !

Aujourd’hui, l’Évangile nous lance un appel qui peut sembler étrange : « Tenez-vous prêts ! » (Mt 24,44) Jésus nous dit que le Fils de l’homme viendra « à l’heure où vous n’y penserez pas » (Mt 24,44), comme un voleur dans la nuit. Ces images peuvent nous surprendre, nous inquiéter même. Mais rassurons-nous : Jésus ne veut pas nous faire peur. Il veut nous réveiller.

Au temps de Noé, nous dit l’Évangile, les gens mangeaient, buvaient, se mariaient… La vie suivait son cours ordinaire. Rien de mal à cela ! Mais ils avaient oublié l’essentiel. Ils s’étaient endormis dans leurs habitudes. Ils n’étaient plus attentifs.

Vous, les enfants qui vous préparez à recevoir Jésus pour la première fois dans l’Eucharistie, vous savez bien ce que signifie « se tenir prêt ». Depuis que vous faites de la catéchèse, vous apprenez à mieux connaître Jésus, vous préparez votre cœur à le recevoir. Vous posez des questions, vous priez, vous réfléchissez. C’est exactement ce que l’Avent nous demande à tous, petits et grands : préparer notre cœur.

Pensez à ceci : quand on attend quelqu’un qu’on aime à la maison, que fait-on ? On range, on nettoie, on met peut-être des fleurs, on prépare quelque chose de bon… On fait de la place ! Pour accueillir Jésus dans notre cœur, c’est pareil. L’Avent, c’est le temps pour ranger notre maison intérieure.

Mais qu’est-ce qui encombre notre cœur ? Peut-être nos égoïsmes, nos colères qu’on garde, nos jalousies, notre indifférence aux autres… Peut-être aussi notre agitation, ce rythme effréné de décembre où l’on court partout pour acheter, préparer, organiser, au point d’oublier pourquoi nous fêtons Noël.

« Tenez-vous prêts » nous dit Jésus. Mais pour quoi exactement ? Il y a un beau mystère dans l’Avent : nous nous préparons à célébrer une naissance qui a eu lieu il y a plus de 2000 ans, à Bethléem. En même temps, nous attendons le retour du Christ à la fin des temps. Et surtout, nous accueillons Jésus qui vient aujourd’hui, maintenant, dans nos vies.

Vous qui vous préparez à la première communion, vous allez vivre quelque chose de merveilleux : recevoir Jésus dans l’Eucharistie. À Noël, nous fêtons tous Jésus qui vient habiter parmi nous, qui se fait l’un de nous. C’est la même joie, la même rencontre, le même amour qui vient à nous !

Alors concrètement, comment « se tenir prêt » pendant cet Avent ?

D’abord, en cultivant le silence et l’attention. Dans le bruit de nos vies, prenons chaque jour un moment pour écouter, pour prier, pour lire un passage de l’Évangile. Même cinq minutes ! C’est comme ouvrir une fenêtre pour laisser entrer la lumière.

Ensuite, en ouvrant les yeux sur les autres. Jésus vient à nous à travers ceux qui nous entourent, particulièrement les plus petits, les plus fragiles. Un sourire, un service rendu, un pardon offert : voilà comment nous préparons sa venue.

Je voudrais confier une mission spéciale aux enfants qui se préparent à la communion : soyez des « veilleurs » dans vos familles pendant cet Avent. Chaque jour, repérez un signe de la présence de Jésus : un geste de partage, un pardon, un moment de joie partagée. Et le soir, racontez-le à vos parents. Vous serez ainsi des sentinelles qui aident les autres à voir l’essentiel.

Se tenir prêt, ce n’est pas vivre dans l’angoisse ou la peur. C’est vivre pleinement le présent, en étant conscient de ce qui compte vraiment. C’est vivre avec le cœur ouvert, disponible, accueillant.

Que vous ayez 8 ans ou 80 ans, que vous vous prépariez à votre première communion ou que vous communiez depuis des décennies, le message de ce dimanche est le même : tenez-vous prêts !

Préparez votre cœur pour accueillir Celui qui vient. Non pas un juge sévère, mais un ami, un sauveur, un Dieu qui nous aime au point de se faire petit enfant pour nous rejoindre.

L’Avent commence. C’est un temps de grâce. Ne le laissons pas passer dans la distraction ou l’agitation. Réveillons-nous ! Ouvrons nos cœurs ! Tenons-nous prêts !

Car celui que nous attendons est déjà en chemin. Et il vient, non pour nous condamner, mais pour nous sauver, pour nous aimer, pour faire sa demeure en nous. Amen.