Dans la première lecture de ce dimanche, nous avons entendu le Seigneur interpeler le prophète Isaïe avec cette question : « Qui enverrais-je ? » (Isaïe 6,8). Isaïe est bouleversé par cet appel. Sa première réaction est de répondre : « Je suis un homme aux lèvres impures » (Isaïe 6,5) mais, après qu’Isaïe ait répondu : « Me voici, envoie-moi ! » (Isaïe 6,8) Dieu le purifie et l’envoie en mission.
Dans l’évangile, Simon va également faire cette expérience. Jésus, pressé par la foule, monte dans sa barque et lui dit : « Avance au large. » (Luc 5,4) Malgré la fatigue et le découragement d’avoir péché toute la nuit sans rien prendre, Simon obéit. En mettant en œuvre la parole du Christ, il fait alors l’expérience de la grâce de Dieu, du don de Dieu: « ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. »(Luc 5,6) Face à ce don de Dieu, Simon se reconnait alors pécheur et indigne. Jésus lui montre alors sa miséricorde et la confiance qu’il lui accorde : il l’appelle à une mission plus grande en lui disant « Désormais, ce sont des hommes que tu prendras. » (Luc 5,10)
Quand Dieu appelle, il appelle toujours des hommes et des femmes imparfaits, fragiles. Mais il donne toujours sa grâce pour nous rendre capables de répondre à son appel.
Aujourd’hui, l’appel de Dieu continue de nous être adressé : « Qui enverrais-je ? » En ce dimanche de la santé, cet appel prend une couleur particulière. Il nous interpelle sur l’attention aux personnes malades, isolées, vulnérables. La mission que Dieu confie à Isaïe et à Simon-Pierre s’étend à chacun de nous pour que nous soyons l’instrument de sa tendresse et de sa miséricorde.
Dans l’évangile, Simon-Pierre et ses compagnons laissent tout pour suivre Jésus. Ils deviennent des témoins, des serviteurs de la vie et de l’amour. A la suite d’Isaïe, de Pierre et de tant d’autres, nous sommes, aujourd’hui, appelés à entendre la question du Seigneur : « Qui enverrais-je ? »
Dieu attend notre réponse ! Il attend notre réponse auprès des malades et des souffrants, auprès des familles en deuils, auprès de jeunes… et dans tant d’autres lieux où l’Évangile doit être annoncé, vécu. Que ce soit par une visite, une écoute attentive, un service concret, nous pouvons être des envoyés du Christ auprès de ceux qui ont besoin d’une présence bienveillante ; de ceux qui sont en attente de l’Évangile.
« Sois sans crainte » (Luc 5,10) dit Jésus à Pierre. La mission n’est jamais facile, elle peut me faire peur, mais Jésus nous accompagne toujours. Dans le monde de la santé, tant de soignants, d’aumôniers, de bénévoles répondent chaque jour à cet appel du service. Leur mission est exigeante, parfois épuisante, mais elle porte des fruits de vie et d’espérance.
Chacun de nous, à sa manière, peut être un « pêcheur d’homme », un artisan de consolation et d’espérance. Jésus nous invite à sortir de nos zones de confort, à oser aller vers ceux qui souffrent.
Ce dimanche est une occasion de raviver notre engagement au service des autres. Comme Pierre, nous pouvons nous sentir petits face à la mission. Mais Jésus nous dit : « Avance au large ! » car il nous fait confiance, il nous envoie et nous donne sa grâce pour cela.
Alors comment, cette semaine, puis-je répondre à l’appel du Seigneur auprès d’une personne malade, âgée ou isolée ? Aujourd’hui encore, l’appel du Seigneur s’adresse à chacun d’entre nous : « Qui enverrais-je ? » et cet appel peut nous dérouter, chambouler nos projets… mais malgré les difficultés du chemin, c’est toujours un bonheur d’y répondre ! Alors puissions-nous, à la suite d’Isaïe, répondre: « Me voici, envoie-moi ! » Amen

