Ce dimanche, nous célébrons un mystère central de notre foi : le Corps et le Sang du Christ. Ce n’est pas une fête liturgique parmi d’autres : c’est le cœur de notre vie chrétienne, car Jésus ne nous laisse pas seulement des paroles, il se donne lui-même en nourriture.
Saint Paul nous le rappelle : « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis. » (1 Co 11,23)
Paul nous transmet ce qu’il a lui-même reçu : le don inouï de l’Eucharistie, don que l’Église reçoit du Christ pour nous le donner. L’Eucharistie n’est pas une invention humaine, mais un don d’amour, un geste du Christ, que nous renouvelons à chaque messe.
Le pape François nous le rappelle avec force : « L’Eucharistie n’est pas un prix destiné aux parfaits mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. » (Catéchèse du 5 février 2014)
Chaque fois que nous célébrons la messe, nous faisons mémoire de ce don. Et faire mémoire dans la foi, c’est rendre présent. Le Christ est là, réellement présent sous les espèces du pain et du vin, donné « pour vous ».
Et cette nourriture est indispensable à notre vie spirituelle. Comme le dit le pape : « La participation à la messe… nous transforme peu à peu en Eucharistie vivante. » (Catéchèse du 22 novembre 2017)
Sans cette communion régulière au Christ, notre foi risque de se dessécher, notre cœur de se refermer, notre vie chrétienne de tomber en panne. L’Eucharistie, c’est le carburant de notre âme.
Mais ce don n’est pas sans notre participation. L’Évangile nous montre Jésus qui prend, bénit, rompt et donne le pain. Il commence par bénir, c’est-à-dire dire du bien de ce qu’on lui offre. Et cela nous concerne : « Dieu prend nos dons, même pauvres, et les transforme en miracle : il bénit nos vies et les fait pain pour le monde. »(Catéchèse du 14 mars 2018)
Nous aussi, à la messe, nous apportons le fruit de notre travail, notre vie, nos pauvretés. Et le Seigneur les bénit, les unit à son offrande. Ce que nous apportons est peu, mais Dieu fait beaucoup avec peu.
C’est ce que souligne encore François : « Le pain et le vin sont les fruits de la terre et du travail des hommes, mais avant tout du cœur de Dieu qui prend soin de nous. » (Catéchèse du 22 novembre 2017)
Ainsi, nous ne venons pas seulement “assister” à la messe. Nous y participons en offrant notre vie. Peu à peu, notre existence devient eucharistique, c’est-à-dire transformée par l’amour reçu et donné.
Le pape résume cela magnifiquement : « L’Eucharistie nous pousse à devenir aussi nous-mêmes don pour les autres. » (Catéchèse du 21 mars 2018)
Chers frères et sœurs, ne restons pas spectateurs. Approchons-nous de cette source de vie, chaque dimanche, avec confiance. Redisons notre Amen comme un acte de foi, un acte d’amour : « Dire “Amen” signifie reconnaître la présence du Christ, avec foi et avec amour. » (Catéchèse du 21 mars 2018)
Oui, c’est ici que Dieu nous rejoint, nous renouvelle, nous façonne. C’est ici que nos vies deviennent pain rompu, bénédiction pour le monde. Amen.

