Persévérer dans la mission: prière, fidélité, espérance

La Parole de Dieu de ce dimanche nous parle d’endurance : endurance dans la prière, dans la foi, dans le service. Et cette Parole résonne en cette Journée mondiale des missions, alors que nous prions aussi pour les soignants, à l’occasion de la fête de saint Luc, médecin et évangéliste. 

Trois visages se dessinent dans les lectures : Moïse qui prie, Paul qui exhorte, la veuve qui persévère. Trois figures d’une même fidélité missionnaire : celle qui ne se lasse pas de croire, d’espérer et d’aimer.

1. Moïse : la prière qui soutient le combat

Dans la première lecture, Israël lutte contre Amalec. La victoire ne vient pas de la force des armes, mais de la fidélité d’un vieil homme qui garde les bras levés vers Dieu. Tant que Moïse prie, le peuple tient bon. Cette image est frappante : la mission de l’Église commence toujours par la prière. Avant d’être des acteurs, nous sommes des mendiants de l’Esprit. Et quand les bras faiblissent, Aaron et Hour les soutiennent. Quelle belle image de l’Église ! Personne ne prie seul, personne ne porte la mission seul. La persévérance naît de la communion. En cette Journée mondiale des missions, souvenons-nous : les missionnaires du monde entier tiennent debout parce que des communautés prient pour eux.

2. Paul : la fidélité à la Parole reçue

Dans sa lettre à Timothée, saint Paul exhorte son disciple : « Demeure ferme dans ce que tu as appris » (2 Timothée 3,14). Être missionnaire, ce n’est pas inventer un nouvel Évangile, c’est demeurer dans la Parole, s’y enraciner, la proclamer « à temps et à contretemps ». Le missionnaire n’est pas un héros solitaire : c’est un témoin fidèle, humble, enraciné. Et c’est là tout le sens du message du défunt pape François pour cette Journée mondiale des missions : « L’Église est appelée à être missionnaire de l’espérance parmi les peuples. » Dans un monde qui doute, qui se lasse, qui se décourage, le chrétien devient semence d’espérance non pas par de grandes campagnes, mais par la fidélité quotidienne à l’Évangile.

3. La veuve : la persévérance de la foi

L’Évangile de Luc (18,1-8) nous montre une veuve obstinée qui obtient justice d’un juge sans cœur. Jésus nous dit : « Il faut toujours prier sans se décourager. » La mission est souvent lente, parfois ingrate. Mais Dieu agit dans le temps long. Il écoute, même quand tout semble silencieux. 

Être missionnaire, c’est croire que la prière transforme le monde, même quand rien ne semble bouger. 

C’est la persévérance des mères qui prient pour leurs enfants, des prêtres dans leurs paroisses, des laïcs engagés dans l’ombre, des soignants qui, jour après jour, prennent soin de corps et de cœurs blessés. Eux aussi sont des missionnaires de la tendresse de Dieu.

4. Saint Luc et les soignants : missionnaires de la compassion

Saint Luc, dont nous fêtons le patronage des médecins et soignants, a su regarder le monde avec les yeux de la miséricorde. Il nous parle du Bon Samaritain, du fils prodigue, de Jésus qui guérit et relève. À sa suite, les soignants incarnent la mission de Dieu qui guérit et console. Leur main, leur regard, leur patience témoignent de ce Dieu qui ne se lasse jamais de prendre soin de l’humanité. En les bénissant aujourd’hui, nous reconnaissons leur mission : porter la tendresse de Dieu au chevet de la souffrance.

5. Conclusion : persévérer ensemble

Frères et sœurs, Moïse nous apprend à prier, Paul à rester fidèles, la veuve à ne pas se lasser. Voilà la feuille de route de toute mission : prière, fidélité, persévérance. Le Pape François nous a invité à être « missionnaires de l’espérance » : que cette espérance prenne visage aujourd’hui dans nos communautés, nos familles, nos hôpitaux, nos gestes du quotidien. Et quand nos bras faiblissent, quand la fatigue gagne, que l’Esprit Saint soit notre force, notre souffle, notre joie. Amen.


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A propos de moi

Prêtre du diocèse d’Amiens, je suis actuellement curé des paroisses Sainte Colette des Trois Vallées (Corbie) et Saint Martin de l’Hallue (Querrieu)