En ce troisième dimanche de l’Avent, l’Église nous adresse un appel très simple et très fort : « Réjouissez-vous ! » C’est le dimanche Gaudete, le dimanche de la joie. Mais qu’elle est cette joie à laquelle nous sommes invités ? Il ne s’agit pas d’une joie superficielle, ni d’un optimisme de façade. Il s’agit d’une joie profonde, enracinée dans une certitude : le Seigneur vient.
La première lecture, tirée du prophète Isaïe, nous parle d’un désert qui se transforme, d’une terre aride qui se met à fleurir. Ce désert, ce n’est pas seulement un paysage lointain. Il ressemble souvent à nos propres vies : des moments de fatigue, de découragement, d’attente prolongée, parfois même de sécheresse spirituelle.
Et pourtant, au cœur même de ce désert, le prophète annonce une Bonne Nouvelle : Dieu vient. Il vient relever les mains défaillantes, affermir les genoux qui fléchissent, rendre courage à ceux qui ont le cœur troublé. La joie chrétienne naît précisément à ce moment-là : quand Dieu rejoint nos pauvretés.
Dans l’Évangile, Jean le Baptiste est en prison. Lui, le prophète courageux, celui qui a préparé le chemin du Seigneur, traverse l’épreuve du doute. Il envoie ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Matthieu 11,3)
Cette question nous rejoint profondément. Elle est parfois la nôtre lorsque la souffrance dure, lorsque Dieu semble silencieux, lorsque nos attentes ne sont pas comblées. La foi n’est pas à l’abri du doute.
La réponse de Jésus est étonnante. Il ne donne pas une explication théorique. Il invite à regarder les signes : « Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. » (Matthieu 11,5)
Autrement dit, on reconnaît la présence de Dieu là où la vie reprend. Là où l’homme est relevé. Là où l’espérance renaît, même discrètement.
Frères et sœurs, si nous voulons reconnaître le passage du Seigneur aujourd’hui, regardons autour de nous. Regardons là où un geste de bonté ouvre un avenir. Là où une parole apaise. Là où une présence fidèle soutient. Là où quelqu’un retrouve courage.
Saint Jacques, dans la deuxième lecture, nous invite à la patience : « Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience. » (Jacques 5,7) La joie chrétienne ne se fabrique pas. Elle se reçoit, elle mûrit, elle grandit dans l’attente confiante.
En ce temps de l’Avent, nous apprenons à attendre autrement. Non pas dans l’impatience ou la résignation, mais dans l’espérance. Car celui qui vient est fidèle à ses promesses.
Alors, en ce dimanche de Gaudete, posons-nous une question simple : qu’est-ce que je peux faire, cette semaine, pour laisser Dieu me donner sa joie ? Peut-être reprendre un temps de prière. Peut-être poser un geste de réconciliation. Peut-être ouvrir davantage les yeux sur les signes de vie que Dieu fait déjà naître autour de moi.
Frères et sœurs, la joie chrétienne ne dépend pas de ce que nous possédons, elle dépend de celui que nous attendons. Oui, réjouissons-nous, car le Seigneur est proche. Amen.


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