« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » (Jean 10,27) Ces paroles de Jésus que nous venons d’entendre dans l’Évangile donnent le ton à ce quatrième dimanche de Pâques, que nous appelons aussi dimanche du Bon Pasteur.
Ce dimanche du Bon Pasteur prend un accent particulier cette année. Voilà qu’il y a quelques jours, le Seigneur nous a donné un nouveau pasteur, Léon XIV, pour conduire son Église.
Les premiers mots que Léon XIV nous a adressé sont ceux que le Christ Ressuscité a adressé à ses disciples au matin de Pâques : « La paix soit avec vous tous ! ». Cette paix que le pape nous décrit comme « désarmée et désarmante, humble et persévérante », cette paix qui est le reflet même du Christ, le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.
Dans la première lecture, tirée Actes des Apôtres, nous avons entendu Paul et Barnabé qui étendent l’annonce de l’Évangile aux nations païennes. En faisant cela, ils invitent leurs contemporains à construire des ponts entre les peuples. Cette invitation, le pape la reprend à son compte en nous disant : « Aidez-nous, aides-vous les uns les autres à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant pour être un seul peuple toujours en paix. » Cette invitation nous rappelle que la mission n’est pas une option facultative pour les chrétiens mais qu’elle découle de notre identité de disciples du Christ.
La deuxième lecture, tirée de l’Apocalypse, nous présente cette vision magnifique d’une « foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. » (Ap 7,9) L’Apocalypse nous introduit dans l’universalité de l’Église, ce peuple multiple qui marche ensemble comme un troupeau qui écoute la voix du Bon Pasteur et qui le suit. Là encore, Léon XIV nous invite à être ce peuple en marche, à être « une Église synodale, une Église en chemin, une Église qui cherche toujours la paix, la charité, qui veut toujours être proche, surtout de ceux qui souffrent. »
Dans l’Évangile, nous avons entendu Jésus dire : « Personne ne les arrachera de ma main… personne ne peut les arracher de la main du Père. » (Jean 10,28.29) Nous sommes dans la main de Dieu ! Dans notre monde si souvent troublé, nous pouvons avancer en confiance : nous sommes dans la main de Dieu ! Et le pape nous l’a rappelé le soir même de son élection : « Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne triomphera pas ! Nous sommes tous dans les mains de Dieu. Alors, sans peur, unis main dans la main avec Dieu et entre nous, avançons. Nous sommes des disciples du Christ. Le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière. » Cette certitude ne nous conduit pas à la passivité, mais au contraire, elle nous libère de la peur : « Alors, sans peur, unis main dans la main avec Dieu et entre nous, avançons. »
En ce dimanche de prière pour les vocations, il nous est bon de réentendre les paroles de saint Augustin citées par le pape : Avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque ». Ces mots nous rappellent que tout ministère dans l’Église est d’abord un service. Le Bon Pasteur n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie. Chacun de nous, quel que soit son appel particulier, est invité à cette même attitude de service humble et généreux. Ensemble, nous sommes en marche vers la patrie que Dieu nous a préparée.
Sur ce chemin, nous pouvons nous tourner vers Marie, toujours présente sur notre chemin d’Église. Elle a accompagné les apôtres après la résurrection. Elle continue de nous accompagner aujourd’hui. Elle a su écouter la Parole de Dieu, qu’elle nous apprenne à reconnaitre la voix du Bon Pasteur au milieu des bruits de ce monde.
En ce temps pascal, laissons-nous guider par le Christ Bon Pasteur. Entendons son appel à être une Église qui construit des ponts plutôt que des murs, une Église qui dialogue, qui accueille, qui va à la rencontre de tous, particulièrement des souffrants et des exclus. Comme nous y invite le pape, soyons « des hommes et des femmes fidèles à Jésus-Christ, sans peur, pour proclamer l’Évangile, pour être missionnaires. »
Et que la paix du Christ ressuscité, cette paix « qui vient de Dieu, Dieu qui nous aime tous inconditionnellement », habite vos cœurs et nos lieux de vie. Amen.

