Préparez le chemin du Seigneur

La semaine dernière, nous avons entendu l’appel du Christ : « Tenez-vous prêts. » (Matthieu 24,44). Cette semaine, c’est l’appel de Jean le Baptiste qui s’élève : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ! »  (Matthieu 3,3) Cet appel n’est pas seulement une invitation à nous préparer à Noël. C’est une invitation à changer de vie, à nous convertir, à vivre dans l’espérance de la venue du Christ. Alors, comment préparer le chemin du Seigneur dans nos vies ?

Pour préparer le chemin du Seigneur, il ne s’agit pas simplement de décorer notre maison ou acheter les cadeaux. Jean-Baptiste nous invite à un travail plus profond : aplanir les montagnes de notre orgueil, combler les vallées de notre découragement, redresser les sentiers tortueux de nos compromissions. 

Préparer le chemin, c’est faire de la place en nous ; faire le ménage dans nos cœurs encombrés. Qu’est-ce qui, dans ma vie, fait obstacle à la venue du Seigneur ? Quelles habitudes, quelles attitudes, quelles relations doivent être transformées ?

Jean-Baptiste est sans complaisance dans son interpellation : « Produisez donc un fruit digne de la conversion » (Matthieu 3,8). En effet, il ne suffit pas de dire : « J’ai Abraham pour père. » (Matthieu 3,9), de se rassurer par nos appartenances, nos traditions, nos routines religieuses. La foi authentique se reconnait à ses fruits concrets.

Quels sont ses fruits ? « Accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis. » (Romains 15,7) nous dit Paul dans sa lettre aux Romains. Nous sommes invités à être des hommes et des femmes d’accueil dans un monde individualiste, des bâtisseurs de ponts. Et ces fruits produisent en nous : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maitrise de soi. » (Cf. Galates 5,22-23)

Sur ce chemin de conversion, nous pourrions nous décourager face à l’ampleur de la tâche ! Écoutons les conseils précieux de saint François de Sales : « On a besoin de patience avec tout le monde, mais particulièrement avec soi-même. » La conversion n’est pas l’affaire d’un jour, mais d’une vie entière. Elle se fait pas à pas, avec douceur et persévérance.

Alors ne culpabilisons pas si nous tombons, si nous recommençons, si le chemin est long. Dieu lui-même est patient avec nous. Il ne nous demande pas la perfection immédiate, mais la fidélité dans les petits pas, jour après jour.

Ainsi l’Avent n’est pas un temps de morale austère. C’est un temps d’espérance. Le prophète Isaïe nous le rappelle : « le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble… »(Isaïe 11,6s)

Cette promesse nous dit que Dieu n’abandonne pas notre monde. Il vient l’habiter pour le transformer. Il vient réconcilier ce qui est divisé, guérir ce qui est blessé, renouveler ce qui est usé. Il veut faire de nous les artisans de cette transformation.

L’Avent n’est pas une simple attente passive. C’est un temps d’action, un temps pour nous convertir, pour semer l’espérance, et pour préparer le chemin du Seigneur. Que cette semaine soit pour chacun l’occasion de faire un pas concret vers Dieu et vers les autres. Que cet Avent soit pour nous un temps de conversion et de joie, dans l’attente de la venue du Seigneur. Amen.


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A propos de moi

Prêtre du diocèse d’Amiens, je suis actuellement curé des paroisses Sainte Colette des Trois Vallées (Corbie) et Saint Martin de l’Hallue (Querrieu)