En ce dimanche où commencent les vacances scolaires, beaucoup d’entre nous s’apprêtent à partir, à changer d’horizons, à rencontrer d’autres personnes et d’autres lieux. L’Évangile de ce jour résonne particulièrement avec ce temps de l’été : pas de vacances pour les disciples de Jésus ! En effet Jésus désigne soixante-douze disciples et les envoie en mission. Ce nombre n’est pas choisi au hasard. Dans la tradition juive, il représente l’ensemble des nations du monde. Dès les premiers temps de l’Église, le message est clair : l’Évangile est destiné à tous, sans exception.
La mission de chaque baptisé
Mais ne nous y trompons pas : ce récit ne concerne pas seulement ces premiers disciples. Il nous concerne tous, ici et maintenant. Par notre baptême, nous sommes tous envoyés en mission. Pas nécessairement au bout du monde, mais d’abord là où nous vivons : dans nos familles, nos quartiers, nos lieux de travail, nos communautés, nos lieux de vacances.
La question qui se pose à nous est simple : comment vivons-nous cette mission ? Sommes-nous conscients que nous sommes, chacun à notre place, des témoins du Christ ?
L’art de la simplicité
Si certains mettent du temps à faire leur valise, les consignes de Jésus sont simples : «N’emportez ni bourse, ni sac, ni sandales. » Ces paroles résonnent étrangement dans notre société de consommation. Elles nous invitent à nous interroger sur notre rapport aux biens matériels.
Il ne s’agit pas de prôner la misère, mais de redécouvrir la liberté que donne la simplicité. Quand nous nous encombrons de trop de choses, nous risquons de perdre l’essentiel : l’annonce de la proximité du Royaume de Dieu.
La simplicité libère notre cœur et notre esprit pour accueillir et servir les autres. Elle nous rend disponibles à l’imprévu de Dieu dans nos vies.
L’hospitalité, chemin de rencontre
« Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison !’ » Ces mots révèlent l’importance de l’accueil mutuel. Les disciples sont envoyés non pas en conquérants, mais en mendiants d’hospitalité.
L’hospitalité crée des liens authentiques. Elle permet la rencontre vraie, au-delà des préjugés et des barrières. Quand nous accueillons quelqu’un chez nous, quand nous acceptons d’être accueillis, nous créons un espace où l’Évangile peut se dire autrement que par des mots.
Dans notre monde souvent individualiste, retrouvons le goût de l’hospitalité. Ouvrons nos portes, mais aussi nos cœurs, à ceux qui nous entourent.
La joie de témoigner
L’Évangile nous dit que « les soixante-douze revinrent tout joyeux ». Voilà le fruit de la mission authentique : la joie. Pas la satisfaction de l’orgueil, mais la joie profonde de celui qui a été instrument de la grâce de Dieu.
Cette joie naît de la certitude que ce n’est pas nous qui convertissons ou qui guérissons, mais Dieu lui-même qui agit à travers nous. « Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux », dit Jésus. Notre bonheur ne vient pas de nos succès, mais de notre appartenance à Dieu.
Conclusion
Frères et sœurs, en quittant cette célébration, nous sommes tous envoyés en mission. Pas comme des conquérants, mais comme des témoins. Pas dans la puissance, mais dans la simplicité. Pas dans la solitude, mais dans la confiance que le Seigneur nous accompagne.
Que l’Esprit Saint nous donne la grâce de vivre cette mission avec joie, en sachant que notre force ne vient pas de nous-mêmes, mais de Celui qui nous envoie. Amen.

